Sélection d’albums pour parler de la mort et du deuil

Voilà un sujet ô combien délicat à aborder avec nos enfants, parce que nous mêmes, adultes, ne savons pas très bien quoi faire avec nos émotions. C’est une thématique qui peut être douloureuse car cela ravive chez nous des souvenirs tristes. Cependant, lorsqu’on se retrouve confrontés à la mort et au deuil, il est intéressant d’avoir sous la main quelques ouvrages qui faciliteront la transmission d’informations quand nos mots s’étranglent sous le coup de l’émotion.

Aujourd’hui, point de joie ni d’insouciance (quoi que ?…), mais cela me tenait à ceur de vous proposer une liste d’ouvrages sur le sujet. N’hésitez pas à commenter en ajoutant vos propres recommandations.

La vie m’appelle ailleurs.

Je commence cette sélection avec certainement l’ouvrage qui me touche le plus à ce propos. Il est écrit par mon amie Ana Husson (que vous pouvez retrouver sur Instagram avec le pseudo @planeteparentage) et illustré par Ginkga.

Cet ouvrage aborde avec une infinie douceur et beaucoup de poésie la fin de vie d’un enfant malade. Il peut être un excellent livre pour ouvrir le dialogue entre l’enfant malade et ses parents, mais aussi pour que les autres comprennent ce que ressent et vit l’enfant qui est malade et qui va bientôt quitter notre monde.

Il s’agit d’un ouvrage auto-édité. Pour vous le procurer, je vous invite à contacter directement l’autrice sur l’adresse mail : histoiresdeplumes.editions@com

Capitaine Papy

Tim et son grand-père forment une bien belle équipe qui part à l’aventure dès que le moment le permet. Jusqu’au jour où Grand-Père annonce à Tim qu’il va partir en voyage tout seul, qu’il ne reviendra plus et que le petit garçon ne pourra pas l’accompagner.

Quand l’imaginaire se met au service de la cause, le message passe mieux. Les mots de l’auteur Benji Davies (un de mes auteurs jeunesse préférés) sont d’une telle justesse que l’absence de Papy est plus douce et plus facile à accepter. C’est un album haut en couleurs idéal pour les plus petits.

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Au revoir mésange.

Le petit nouveau de la collection Archibald (à l’heure où je vous écris en tous cas), porte sur le deuil, l’absence et le renouveau. Quand un beau matin Archibald n’entend plus le chant de son amie la mésange, il est triste et inquiet « pourquoi les choses qu’on aime ne durent-elles pas toujours ? ». Mais maman lui explique que quand quelque chose disparaît, une autre chose naît. la maman compare le deuil et la perte d’un être cher au cycle des saisons qui est plus percutant pour les enfants.

« Bien sur il ne la verra plus [la mésange]. Mais elle n’a pas complètement disparu. Après tout, c’est elle qui lui a appris à chanter. Et ça, ça ne s’oublie pas. »

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Où es-tu loup ?

Renarde et Loup sont inséparables, ils font tout ensemble. Mais un jour, Loup n’est plus là.

Cet album me touche particulièrement car l’auteur fait ressortir toutes les émotions des personnages à travers les illustrations, comme cette double page où la tristesse infinie de Renarde est représentée par le ciel qui s’efface pour laisser que du noir…

Même si ici le processus de deuil est carrément accéléré, chaque étape est parfaitement décrite tant dans les mots que dans les dessins.

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La mouche dans l’aspirateur

Cet ouvrage explore ce que nous ressentons lorsque nous perdons un être cher.

La petite mouche, aspirée par un aspirateur, traverse des situations difficiles qui illustrent les cinq phases du deuil : le déni, le marchandage, la colère, le désespoir, et enfin l’acceptation.

L’ouvrage, raconté avec douceur et une touche d’humour, aide les enfants à comprendre leurs émotions face à la perte d’un être cher. C’est une belle histoire accessible à tous les âges, offrant un regard tendre sur le processus du deuil.

Le cimetière des mots doux.

Voilà encore un autre ouvrage qui m’a particulièrement touché.

Le cimetière des mots doux est un album qui traite avec une grande sensibilité du deuil dans l’amitié, un thème rarement exploré chez les enfants.

Les illustrations sont superbes et le récit est poignant.

L’histoire suit Annabelle et Simon, deux amis inséparables qui se complètent merveilleusement. Malheureusement, Simon tombe malade et doit lutter contre la leucémie. Après sa mort, Annabelle ressent un profond manque et trouve du réconfort en écrivant de petits mots doux pour Simon et pour préserver leurs souvenirs partagés.

Ce livre aborde avec délicatesse la tristesse liée à la perte d’un ami, tout en offrant un message d’espoir. J’ai été émue par chaque aspect de cet album : le choix des mots, la profondeur des illustrations, la beauté de l’amitié entre les deux enfants. Une histoire magnifique et pleine de tendresse qui saura toucher petits et grands.

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Ma maman du photomaton

« Je m’appelle Maxime, j’ai six ans, et je n’ai plus de maman. » C’est ainsi que débute cette histoire racontée par la petite Maxime, qui partage avec simplicité et émotion son quotidien après la perte de sa mère. Sa maman est morte d’un si grand chagrin que même sa fille n’a pas pu soigner. Il ne lui reste alors que les images joyeuses du photomaton, des souvenirs pleins de vie et de tendresse.

Maxime exprime avec ses mots d’enfant ce que signifie la perte : « On n’a qu’une maman, et si on la perd, on ne la retrouve plus. Comme un trésor dans une poche trouée. »

Cet album, inspiré d’un drame vécu par un camarade de l’auteur quand il était enfant, aborde avec une grande sensibilité un sujet souvent tabou : le deuil après un suicide. Les illustrations, signées par une illustratrice capturent l’émotion avec pudeur. Ce récit intime, tendre et plein de douceur est un véritable coup de poing, qui invite à comprendre, à ressentir et à trouver de l’espoir malgré la tristesse. Une histoire qui, avec peu de mots et des images touchantes, sait émouvoir en évoquant cette prise de conscience si difficile pour un enfant.

La croûte

Cet album raconte l’histoire d’un petit garçon qui vient de perdre sa maman, mettant en lumière la gamme d’émotions qu’il traverse : la colère, la tristesse, et la frustration. Il se souvient de ses câlins, de ses bisous, et apprend tout doucement, avec l’aide de son papa, que la vie doit continuer malgré tout. Les sentiments de l’enfant sont exposés avec une honnêteté touchante, sans voile, rendant palpables sa douleur mais aussi la responsabilité qu’il ressent envers son père.

L’auteur réussit à décrire avec précision cette tristesse, le sentiment de perte, ainsi que les questions qui hantent le petit garçon : Doit-il se retenir de pleurer pour épargner les autres ? Va-t-il oublier sa maman ? Comment garder sa présence vivante en lui ? Cet album ne se contente pas d’accompagner les enfants dans leur deuil, il peut également aider les adultes à mieux comprendre et exprimer ces émotions.

Je conseille néanmoins (comme pour tous les autres albums de cette sélection) de le lire d’abord seul afin de se préparer à ce partage sensible.

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Tu vivras dans nos coeurs pour toujours.

Après une belle et longue vie, Renard s’endort pour toujours dans la clairière. Autour de lui, ses amis – Hibou, Écureuil, Fouine, Ourse, Oiseau, Caribou, Lapine et Souris – se rassemblent en silence pour lui dire au revoir. Ensemble, ils commencent à se souvenir des moments partagés avec Renard, évoquant tour à tour les belles histoires qui les unissaient. À mesure que leurs souvenirs s’entrelacent, une petite plante orange, de la couleur du pelage de Renard, commence à pousser dans la neige. Elle grandit, nourrie par chaque souvenir évoqué, et devient finalement un grand arbre du souvenir, le plus bel arbre de la forêt.

Cet album est un véritable bijou de poésie et de tendresse. Il donne vie à ces animaux qui, par leur amour et leurs souvenirs, gardent Renard à jamais vivant dans leur cœur. Magnifique et tout en douceur, cette histoire aborde la perte d’un être cher de manière sensible et réconfortante, montrant comment le deuil peut se transformer en hommage, et comment les souvenirs partagés permettent de donner vie éternelle à ceux qui partent. Que ce soit par des albums photos, des histoires racontées ou des petits gestes, chaque souvenir devient une façon de continuer à faire vivre ceux qui nous ont quittés.

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Au revoir Maman

Voilà un album qui aborde avec justesse la perte d’un parent du point de vue d’un enfant. À travers un langage direct et des illustrations évocatrices, il explore les nombreuses émotions que peut ressentir un enfant face à la mort : de la colère, de la culpabilité, de la tristesse, jusqu’à la confusion. L’auteur montre également l’alternance entre les moments de tristesse profonde et les instants plus légers qui finissent par revenir.

Les illustrations mettent en scène des moments du quotidien, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que souvent on parle de ménage (…), mais elles montrent surtout la tendresse et la protection d’une maman.

La sobriété de l’album permet d’aborder un sujet difficile, et d’amener même parfois un sourire malgré le thème douloureux. Ce livre est un bel hommage à la vie, à la famille qui continue malgré l’absence, et aux souvenirs qui perdurent. Les illustrations sont vibrantes et superbement adaptées au propos, ajoutant une émotion sincère sans artifice. Un très bel album, qui évoque la mort, la perte, mais aussi l’amour familial et les souvenirs précieux qui nous lient.

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Au revoir Blaireau

Blaireau, conscient que la mort approche, a voulu préparer ses amis à son départ et même s’il n’avait pas peur de mourir, il s’inquiétait pour ceux qu’il laisserait derrière lui. Alors, avant de partir, il parlait à ses amis du Grand Tunnel, comme un chemin à suivre.

À sa mort, la tristesse envahit ses amis. L’hiver est là, la neige recouvre la forêt et le vide laissé par Blaireau est palpable : une place vide à table, un fauteuil inoccupé, et un manque profond dans leur cœur. Mais, peu à peu, le printemps revient et avec lui les souvenirs de Blaireau qui apportent un peu de réconfort et de chaleur.

Cet album aborde la mort avec douceur, dans un récit apaisant qui aide les enfants à comprendre le mystère de la perte d’un proche. Ici, la mort de Blaireau est abordée avec une simplicité respectueuse, sans détour, pour accompagner les enfants dans leur chemin de deuil. La fin de l’histoire, positive et pleine d’espoir, laisse chacun imaginer ce qui vient après. C’est un livre plein d’émotion et d’espoir, à lire ensemble pour trouver des mots face à l’inconnu.

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Maman Hirondelle

Voilà un sujet de deuil très peu abordé dans la littérature de jeunesse : celui qui arrive après une fausse couche.

Maman Hirondelle est triste ce matin, car elle a perdu le petit œuf auquel elle tenait tant. Son fils, Gabriel, tente de la consoler avec une douceur touchante, et beaucoup d’empathie.

Cet album aborde le thème de la fausse couche avec une délicatesse et une subtilité rares. Il offre un support adapté pour les familles qui vivent ce type d’épreuve et veulent expliquer cet événement difficile aux plus jeunes, tout en ouvrant la discussion.

Il est peu commun de parler de la fausse couche dans les albums jeunesse, et pourtant quand une grossesse ne se passe pas comme prévu, les enfants se retrouvent alors confrontés à une situation qu’ils ne comprennent pas bien. Gabriel est triste lui aussi, car il ne pourra pas devenir grand frère comme il l’espérait. Le texte est simple, pertinent, et les illustrations magnifiques.

Cet album est tellement bien conçu qu’on peut le lire à tous les enfants, même si leurs mamans ne sont pas directement concernées. C’est une histoire pour tous, pleine de sensibilité, qui traite avec soin d’un sujet difficile, en transmettant à la fois la tristesse et l’amour qui unissent une famille dans les moments compliqués.

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