Qu’est-ce que le co-schooling et à qui s’adresse-t-il ?

De nos jours, de nombreuses familles accompagnent leurs enfants scolarisés dans leurs apprentissages en dehors du temps scolaire. Mais saviez-vous que cette pratique a un nom ? Cela s’appelle le co-schooling !

Aujourd’hui, je vous embarque dans une mini série de six articles dédiés au co-schooling, une approche éducative accessible à tous les parents. Le co-schooling ne se limite pas à une méthode d’instruction formelle, c’est une pratique que vous intégrez probablement déjà dans votre quotidien, souvent de manière informelle, sans même vous en rendre compte. À travers cette série, mon objectif est de vous accompagner dans cette aventure éducative de manière simple, joyeuse et économique. Que vous soyez expérimenté ou novice dans l’accompagnement éducatif de votre enfant, le co-schooling peut enrichir les apprentissages de vos enfants et renforcer vos liens familiaux.

Dans ce premier article, nous allons nous poser deux questions :

• Qu’est ce que le co-schooling ?

• A qui s’adresse-t-il ?

Définition du co-schooling.

Le co-schooling est une approche éducative qui inclut les parents dans les apprentissages de leurs enfants, en proposant une pratique ludique et parfois informelle afin d’accompagner les enfants dans la résolution de difficultés d’apprentissages qu’ils peuvent rencontrer à l’école, mais aussi de suivre le rythme et les appétences de l’enfant en lui offrant la possibilité d’explorer des thèmes et des sujets en complément de l’école.

L’objectif du co-schooling n’est pas de remplacer l’école. Il n’a pas pour but de « faire l’école à la maison en plus de l’école ». Il propose plutôt d’enrichir l’expérience d’apprentissage des enfants en intégrant des activités éducatives dans leur vie quotidienne.

Le terme gagne en popularité à la fin des années 2000, ce qui correspond à un changement dans les approches éducatives puisque de plus en plus de familles cherchent à s’engager davantage dans la scolarité de leurs enfants en utilisant des méthodes d’apprentissage alternatives.

Par ailleurs, les nouvelles technologies permettent une facilité d’accès à des ressources pédagogiques en ligne, ce qui encourage davantage les parents. De plus, les modes de vie changent et avec les horaires flexibles, le télétravail, les parents ont davantage de temps à consacrer à l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants.

Quels sont les principes du co-schooling ?

• la collaboration.

La principale composante du co-schooling c’est bien entendu la collaboration entre les parents et les enfants. Il n’y a aucun intérêt à imposer des activités complémentaires à l’école si l’enfant n’en a pas envie. Ce sera tout simplement contre-productif.

Heureusement, les enfants sont naturellement curieux, donc il y a toujours un moyen de coopérer pour proposer des activités.

Par ailleurs, il ne faut pas non plus que le co-schooling soit vu comme une contrainte ou une obligation pour les parents. On n’est pas un mauvais parent si on ne pratique pas le co-schooling, n’oublions pas que les apprentissages se font sous des formes diverses et variées, le co-schooling est une proposition parmi tant d’autres.

En bref, le co-schooling doit être un moment partagé entre les enfants et leurs parents, autour d’une même envie et d’un même enthousiasme.

• la personnalisation.

L’intérêt du co-schooling est d’accompagner votre enfant à vous. Ce qui signifie que ce qui fonctionne dans une famille peut ne trouver aucun impact chez vous. Ainsi, je vous rappelle que si de nombreux comptes de réseaux sociaux et blogs proposent des idées d’activités clés en main, n’oublions pas que ces personnes partagent ce qui a fonctionné chez eux et que ce n’est pas une vérité générale.

Car oui, la personnalisation des activités de co-schooling est essentielle : vos propositions vont répondre à la fois aux besoins et aux intérêts de votre enfant.

• la flexibilité

Je reviens de nouveau sur les réseaux sociaux qui fourmillent d’idées d’activités et qui peuvent mettre la pression aux parents. Encore une fois, rien ne vous oblige à ce que l’activité soit parfaitement parfaite, que les décors soient pensés dans les moindres détails et que tout soit joli à photographier.

Le co-schooling se faisant sur votre temps libre à vous et à votre enfant, il se doit de s’adapter à votre réalité, à votre propre emploi du temps, à votre fatigue, … Certaines familles vont proposer une activité de co-schooling tous les soirs à leurs enfants, pour d’autres, ça sera pendant le week-end. Et si vous, vous choisissez de le faire pendant les vacances scolaires, aucune inquiétude ce sera déjà super !

Parfois, dans l’euphorie de l’action et de la nouveauté, on peut avoir tendance à préparer un super thème avec de nombreuses activités et puis, peu à peu, l’enthousiasme s’étiole et la réalité reprend le dessus : vous avez moins de temps, moins envie. C’est tout à fait OK, le co-schooling a ce net avantage de s’adapter à vous et uniquement à vous.

Et puis, n’oublions pas ceux à qui sont destinés les activités : vos enfants ! Eux aussi peuvent être davantage fatigués, moins en demande, eux aussi peuvent ne pas avoir envie de faire cette activité.

Bref, pas de pression en co-schooling !!!

• l’engagement.

Au-delà de l’accompagnement dans les apprentissages, le co-schooling peut aussi jouer un autre rôle et renforcer les liens familiaux. Vous, parents, êtes pleinement disponibles pendant l’activité, pour répondre non seulement aux questionnements de vos enfants, mais aussi pour être à 100% connectés à eux.

Le co-schooling peut renforcer également votre complicité. Après l’école, ou le week-end, votre enfant a besoin de se reconnecter à vous, et le co-schooling peut devenir alors une bonne idée, à condition que l’activité reste ludique et que les attentes des adultes n’oppressent pas l’enfant (aucune obligation de résultat dans le co-schooling, personne ne viendra évaluer, ni votre travail de création/mise en place, ni les résultats de l’enfant).

• les apprentissages actifs.

Comme je vous le disais plus haut, le co-schooling ne doit pas devenir « l’école après l’école », mais rester un moment dans lequel les apprentissages ludiques et informels ont toute leur place.

Non seulement, vous allez davantage susciter l’enthousiasme et capter l’attention de votre enfant, mais en plus, vous allez certainement lui proposer de nouvelles méthodes d’apprentissages, différentes de celles que votre enfant vit au sein de l’école.

C’est le moment de proposer des visites dans des musées, des ateliers dans des structures, des expériences, des jeux pédagogiques, de la manipulation … Bref toutes ces idées qui rendent les apprentissages concrets, ancrés dans la vie réelle et qui leur donnent du sens.

Quelles sont les différences entre le co-schooling et l’instruction en famille ?

La première différence est bien entendue le fait que les enfants qui pratiquent le co-schooling sont scolarisés. C’est à dire qu’ils suivent un cursus scolaire dans un établissement, avec d’autres élèves.

En instruction en famille, les enfants ne sont pas scolarisés : ce sont leurs parents qui leur prodiguent l’instruction en utilisant des méthodes et des pédagogies variées et adaptées à l’enfant ou bien ils passent par des cours de correspondance.

La seconde différence réside dans les attentes. En ce qui concerne l’instruction en famille, il y a un suivi réalisé par l’Education Nationale notamment par le biais des demandes d’autorisation ou des différents contrôles. Les familles doivent montrer, d’une année sur l’autre que l’enfant progresse et évolue. Pas d’obligation de résultat, mais une obligation de moyens. Les familles qui pratiquent l’IEF ont donc des comptes à rendre.

En revanche, pour le co-schooling, il n’y a aucun compte à rendre. Il ne s’agit que d’une proposition, d’une envie d’accompagner son enfant en parallèle de l’école. Il n’y a aucune évaluation parce que c’est une activité familiale comme une autre. Et il faut absolument l’avoir en tête : ne vous mettez pas la pression parce que personne ne viendra juger les activités que vous mettez en place pour vos enfants. Vous le faites uniquement par envie, quand vous le souhaitez et pour votre enfant.

Qui peut pratiquer le co-schooling ?

Eh bien tout le monde en fait !

Il n’y a pas de limite d’âge, il n’y a pas de limite de diplôme détenus par les parents, il n’y a pas de restriction en matière de pédagogie …

Le co-schooling c’est la liberté.

• Mon enfant a 3 ans. Est-ce que c’est judicieux de pratiquer le co-shooling ?

Dès lors que votre enfant manifeste une appétence aux apprentissages (spoil : ça arrive dès les premières années, l’enfant est naturellement codé pour apprendre et avoir envie d’apprendre) vous pouvez tout à fait lui proposer de petites activités soit pour approfondir ce qui a été vu à l’école, soit en parallèle pour découvrir un thème susceptible de l’intéresser.

• Mon travail me prend beaucoup de temps, je n’ai pas le temps de faire du co-schooling en semaine.

Lorsqu’on se lance dans le co-schooling, on ne signe pas un contrat qui nous oblige à faire tant d’heure d’activités réparties sur une semaine. Non, bien au contraire. Vous pouvez tout à fait proposer une activité le week-end ou bien pendant les vacances. Le co-schooling n’a pas besoin d’être pratiqué de manière intense ou journalière pour être efficace : faites en fonction du temps que vous avez et de vos envies.

• Je n’ai pas les moyens d’investir dans du matériel pour pratiquer le co-schooling.

La bonne nouvelle c’est que le co-schooling peut parfaitement se faire sans matériel autre que ce que vous possédez à la maison. Pour une activité autour du calcul, vous pouvez très bien utiliser des objets du quotidien, ou des éléments de la nature ramassés pendant une sortie. Mettre la table (faire un partage équitable des assiettes, des verres, raisonner pour être certain que rien ne manque), cuisiner (faire des proportionnalités, s’imprégner des systèmes de mesure, développer le langage), faire une balade en pleine nature (admirer les changements de saison, découvrir des éléments naturels, encourager le questionnement et la curiosité) sont des activités à pratiquer dans votre co-schooling et qui ne vous demanderont aucun achat supplémentaire.

En bref, qui peut pratiquer le co-schooling ? Eh bien toutes les familles désireuses d’accompagner leurs enfants et d’enrichir leur éducation. C’est tout !

Conclusion :

Explorer le co-schooling, c’est découvrir une alternative enrichissante pour l’apprentissage de vos enfants. Grâce à cette approche, les enfants peuvent apprendre par le jeu, la manipulation et l’expérimentation, en utilisant du matériel différent de celui de l’école. Les parents, en tant que premiers pédagogues, ont toute légitimité pour étoffer les apprentissages de leurs bambins. Contrairement à l’école où le temps est scrupuleusement surveillé, à la maison, chaque enfant peut progresser à son rythme, que ce soit en prenant le temps d’assimiler ou en se laissant porter par sa curiosité.

Sans planning strict, le co-schooling permet d’accompagner les enfants dans leurs passions, sans les brider. À Ma Bulle Happy Family, j’ai créé des documents ludiques pour aider votre enfant à avancer dans ses questionnements tout en s’amusant. Car après tout, c’est bien cela le plus important, n’est-ce pas ?

C’est dans cette optique que j’ai créé Ma Bulle Happy Family, afin de vous proposer des ressources ludiques pour que votre enfant puisse avancer dans ses questionnements et ses intérêts tout en jouant et en s’amusant car après tout, c’est bien cela le plus important, n’est-ce pas ?

Série spéciale co-schooling.

• Episode 1 : Qu’est-ce que le co-schooling et à qui s’adresse-t-il ?
• Episode 2 : Comment débuter et comment organiser le co-schooling dans votre quotidien ?

A paraître

• Episode 3 : Imaginer et créer des activités de co-schooling en fonction de l’âge et des intérêts de l’enfant.
• Episode 4 : une compilation de ressources pour le co-schooling
• Episode 5 : Notre expérience de co-schooling avant l’IEF.
• Episode 6 : Ma Bulle Happy Family et le co-schooling.

Envie d’en savoir plus sur les pédagogies alternatives ? Je vous invite à lire « Le grand guide des pédagogies alternatives », un ouvrage admirablement conçu par Madeleine Deny et Anne-Cécile Pigache que vous pouvez vous procurer dans toutes les bonnes librairies. C’est vraiment l’ouvrage qui m’a accompagné pendant tout notre co-schooling et que je consulte encore régulièrement depuis que nous pratiquons l’instruction en famille.

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