Artistes en Herbe #1 : Frida Kahlo

Depuis l’an dernier, j’anime chaque mois, un atelier artistique qu’on a appelé Artistes en Herbe, avec d’autres familles en IEF.

L’année dernière, j’étais accompagnée de mon amie Géraldine, intervenante musicale de métier, qui s’occupait de la partie musique de l’atelier. Cette année, suite à quelques changements, elle ne participe plus, et nous nous intéressons uniquement aux artistes plastiques (je ne me sens pas en capacité de proposer une thématique musicale, je ne maîtrise pas du tout ce domaine).

Je ne vais pas revenir sur les artistes étudiés l’année précédente, mais je peux vous les lister (dans le désordre) :

• Hokusaï : la grande vague de Kanagawa
• Rosa Bonheur : le portrait animalier
• Jackson Pollock : peindre autrement
• René Magritte : le chemin du ciel
• Vincent Van Gogh : la nuit étoilée
• Pablo Picasso : visage déstructuré
• Georges Seurat : pointillisme
• Isabelle Kessedjian : Quand je serai grand.e…
• Claude Monet : les nymphéas
• Joan Miro : roll and write

cette année, nous avons commencé avec la mexicaine Frida Kahlo, à la demande de ma fille aînée qui souhaitait en apprendre davantage sur ce personnage fascinant.

Comment fonctionne l’atelier ?

Généralement, il dure entre 1h30 et 2h, parfois ponctué de pauses diverses selon les besoins des enfants. Par ailleurs, cela leur laisse aussi le temps de jouer ensemble à l’issue de l’activité avant que chacun ne doive repartir de son côté.

Je commence d’abord par raconter une petite biographie de l’artiste. On essaie d’associer sa vie à d’autres épisodes de l’histoire. Je fonctionne beaucoup par un jeu de questions et c’est super intéressant d’avoir les réponses des enfants, souvent pertinentes, parfois inattendues.

Je fais un point sur les techniques utilisées par l’artiste, et par le mouvement artistique auquel il est attaché. Cela permet de s’approprier davantage le travail du personnage.

Je montre également quelques œuvres réalisées par l’artiste que je rassemble dans un classeur nommé « classeur d’art » et qui nous suit depuis le début de notre IEF. Dedans, j’y glisse toutes les fiches d’identité des artistes étudiés, qu’il s’agit de peintres, de sculpteurs, de compositeurs …, ainsi que quelques œuvres.

Ensuite, on se concentre sur un tableau et on l’analyse ensemble. Souvent, j’explique dans quelles circonstances l’œuvre a été réalisée, les matériaux utilisés, les symboles … on observe quelques petits détails … Bref, une autre manière de se familiariser.

Une fois ce travail « théorique » fait, on passe à la pratique : une invitation à créer « à la manière de… »

L’idée n’est pas de reproduire fidèlement une oeuvre d’art, mais de créer quelque chose en utilisant la même technique ou en tous cas, une même base afin d’avoir un résultat qui rappelle le travail de l’artiste étudié.

J’essaie de varier les outils utilisés : par exemple quand on a étudié Rosa Bonheur, j’ai demandé aux enfants de réaliser un portrait d’animal réaliste (puisque c’était ce que faisait la peintre), mais en utilisant uniquement un crayon à papier et des pastels secs. De même, les enfants ont réalisé leur propre vague de Kanagawa en jouant sur les textures de peinture, puis ils ont écrit leur prénom à la plume et à l’encre de Chine avec des idéogrammes japonais …

Tutoriel « ce que l’eau m’a donné ».

Pour Frida Kahlo, j’ai choisi de mettre en lumière un tableau moins connu qui s’appelle « ce que l’eau m’a donné ». Il représente une baignoire dans laquelle on voit les pieds de l’artiste et tout un tas d’éléments qui représentent des moments de sa vie, des souvenirs, mais aussi des rêves, des émotions … On appelle cela un paysage intérieur.

J’ai proposé aux enfants de réaliser leur propre paysage intérieur. Pour commencer, ils ont noté leurs idées sur un brouillon. Pour leur faciliter le travail, je leur ai demandé d’identifier un rêve ou une envie qu’ils ont, un objet ou un animal favori, un souvenir (positif ou pas) et une émotion, et à côté de chaque élément, une manière de le symboliser.

Par la suite, comme Frida Kahlo qui a représenté son paysage intérieur dans une baignoire, il fallait choisir le fond du leur.

J’ai imposé une contrainte : leur œuvre sera réalisée uniquement au crayon à papier et aux crayons de couleurs, une occasion de s’emparer de ces outils qui sont souvent délaissés lors des activités créatives.

Les mamans ont elles aussi participé à l’activité, et croyez-moi, cela nous a procuré beaucoup de bien-être et de détente.

Voici les résultats concernant mes enfants et moi-même.

• le paysage intérieur de Zélie

Elle y a représenté son rêve de devenir un jour vétérinaire et de soigner les animaux, ainsi que celui de devenir cavalière. Elle a également dessiné un dragon qui peuple souvent ses jeux et ses dessins et un chat noir. C’est Sally, sa petite chatte qui est décédée un peu tragiquement il y a un an et demi et qui lui manque beaucoup.

Chaque élément est posé sur un piédestal en forme de souche d’arbre. Il y a des fleurs et des trèfles qui représentent son bien-être quand elle se trouve au contact de la nature.

• le paysage intérieur de Malo

Malo adore les guépards. Celui de son dessin tient entre ses pattes une pierre précieuse, parce que Malo rêve d’en posséder une. Il a aussi dessiné la Suède parce qu’il a envie de visiter ce pays depuis que nous avons étudié le roman « le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède ». Enfin, il a souhaité aussi représenter un grand toboggan, symbole d’une belle journée passée en famille dans un parc d’attraction. Son paysage intérieur se situe en forêt, lieu dans lequel il se sent bien et apaisé.

• le paysage intérieur de Marius

Comme Frida Kahlo, Marius a représenté son paysage intérieur dans une baignoire (on voir le robinet d’eau froide et d’eau chaude à droite) parce qu’il adore prendre des bains. Marius rêve d’avoir un tracteur vert avec des pédales, c’est naturellement qu’il a dessiné son rêve à gauche dans la baignoire et en très grand. Il a aussi dessiné un dragon bleu car cet animal fantastique le fascine autant qu’il en a peur. En dessous, c’est un smiley heureux parce qu’il est heureux ! Enfin, on ne le voit pas sur cette photo, mais il y a des flocons de neige dessinés au crayon blanc qui lui rappellent deux très belles journées en famille alors qu’il était tombé plusieurs centimètres de neige cet hiver.

• mon paysage intérieur.

Je l’ai représenté dans un miroir, comme le reflet de mon âme. Il y a 3 étoiles, mes trois étoiles, la prunelle de mes yeux : mes trois enfants. J’ai dessiné la Suède, le pays que je rêve de visiter, tant pour ses paysages que pour sa politique notamment à l’égard des enfants. Et le colibri qui symbolise tant de choses pour moi : il me rappelle que je fais ma part, que je sème mes petites graines dans le monde éducatif et parental. C’est aussi le logo de mon entreprise. Le reflet du miroir est vert, symbole de la sérénité, parce que je me sens alignée avec mes valeurs et totalement à ma place. Et tout autour, il y a des bulles, symbole très important pour moi, un élément omniprésent lors de notre mariage et qui symbolise notre famille et surtout notre « village ».

Je vous invite à télécharger le document récapitulatif dans laquelle vous trouverez :

• la fiche d’identité de l’artiste à remplir
• une présentation succincte de l’artiste ainsi que l’analyse de l’oeuvre « ce que l’eau m’a donné ».
• quelques tableaux
• des idées de ressources pour aller plus loin

On se retrouve très vite pour un nouvel atelier Artistes en Herbe.

Age des enfants au moment de l’activité : 4 ans et 1 mois, 8 ans et 5 mois, 10 ans et 5 mois.